L’infertilité se définit comme
l’incapacité de concevoir après un an d’essais réguliers sans méthode
contraceptive. Aucune femme ne sait avec certitude si elle pourra avoir un
enfant un jour, mais la femme atteinte d’endométriose peut supposer que l’atteinte
de ses organes reproducteurs puisse jouer en sa défaveur. Bien que le lien
entre l’endométriose et l’infertilité ne soit toujours pas bien défini, les
experts confirment que de 30 à 50 % des femmes endométriosiques souffrent
d’infertilité. Il est suggéré que de 20 à 30 % des femmes stériles
souffriraient en fait d’une endométriose asymptomatique.
Comment l’endométriose affecte-t-elle la fertilité?
Plusieurs mécanismes semblent
impliqués dans la difficulté à concevoir un enfant. Les obstacles anatomiques
sont facilement concevables. L’ovule doit pouvoir cheminer librement dans la
trompe de Fallope pour être fécondé par un spermatozoïde. Si le chemin est
obstrué par une lésion endométriosique ou des adhérences pelviennes, une
chirurgie sera nécessaire afin de permettre son passage. D’autres facteurs importants
sont les kystes ovariens endométriosiques qui peuvent réduire la réserve
d’ovules, les anormalités endocriniennes comme l’anovulation et les
dysovulations (ovule de mauvaise qualité), ainsi que les troubles liés à la
thyroïde ou à l’hypophyse (hyperprolactinémie). De plus, la fertilité est
influencée négativement par l’exposition à certains contaminants
environnementaux et le stress.
Des approches naturelles pour favoriser le « projet bébé »
Plusieurs changements aux
habitudes de vie peuvent améliorer les chances de concevoir un enfant. Ceux-ci
visent à soutenir la fonction et la santé des systèmes reproducteur,
endocrinien et immunitaire, car on sait que l’endométriose est une maladie
complexe qui affecte le corps à tous ces niveaux.
Préparer le terrain
Lorsque vous êtes confrontées à
une maladie telle que l’endométriose, c’est l’organisme en entier qui souffre.
Plusieurs considèrent d’ailleurs qu’il s’agit d’une maladie d’encrassement où
le corps n’arrive pas à excréter ses déchets assez rapidement. Les plantes
médicinales peuvent optimiser le fonctionnement du foie (où a lieu la
dégradation des hormones) et des reins, et purifier le sang. Une cure de
nettoyage et l’ajout d’enzymes digestives visent à diminuer l’inflammation, à
favoriser une meilleure irrigation sanguine du système reproducteur et à
diminuer la douleur.
Éviter l’exposition aux toxines environnementales
Plusieurs substances nocives
issues de l’environnement agissent comme des perturbateurs endocriniens et
contribuent à la prolifération de l’endométriose. Or, plusieurs de ces toxines
agissent comme l’œstrogène; ce sont des xénoestrogènes (du grec xeno pour étranger). L’activité
hormonale normale s’en trouve complètement perturbée. Les xénoestrogènes sont
impliqués dans l’apparition de certains cancers, l’infertilité, les kystes
ovariens, les fausses couches, etc. On les trouve dans les aliments (consommer
des aliments bio), herbicides, pesticides, dissolvants, agents de conservation,
fumée de cigarette, peintures, produits en PVC, contenants de plastique,
pollution de l’air et de l’eau, etc.
L’alimentation
Plusieurs aliments ont un lien
direct avec l’endométriose. L’alimentation doit viser à contrer l’inflammation
(diminution de la douleur), à minimiser la production d’oestrogène et à soutenir
le système immunitaire. Il faut privilégier les fruits et les légumes, les
fibres qui aident à excréter l’excès d’œstrogène et les acides gras essentiels
(poissons gras, huile d’olive, de lin ou d’avocat, les graines et les noix). Pour plus de détails, voir l’article L’endométriose : l’alimentation à la rescousse.
Restaurer l’équilibre hormonal
L’ajout de la crème progestérone
bio-identique aide des milliers de femmes à limiter les taux d’œstrogène en
circulation et à diminuer les symptômes de l’endométriose. Il est suggéré d’utiliser
de 40 à 60 mg de crème progestérone du 6e au 28e jour
pour un cycle de 28 jours. Lorsque les symptômes sont sous contrôle (peut
prendre plusieurs mois) et qu’on est prêt à mettre en branle le projet bébé, on
commence l’application à partir de l’ovulation seulement. On recommande de
continuer son utilisation pendant les trois premiers mois de grossesse et de la
diminuer graduellement.
L’endométriose étant une maladie
complexe impliquant plusieurs causes, son traitement requiert une approche
multidisciplinaire. En suivant les principes mentionnés, la femme met toutes
les chances de son côté afin de faire régresser sa maladie et d’avoir la joie
d’enfanter un jour.
Article publié dans le webzine Girlykréyol
Source :
L’endométriose : Vaincre la douleur
et l’infertilité, Gisèle Frenette, Québec-Livres,
2011